TRAITEMENT DE L’ARTHROSE DES Doigts et du pouce (RHIZARTHROSE)
La rhizarthrose est l’arthrose de la base et parfois des autres articulations de la colonne du pouce. Elle correspond à l’atteinte de l’articulation trapézo-métacarpienne.
La colonne du pouce est formée par le scaphoïde, le trapèze, le premier métatarsien et les deux phalanges du pouce.
D’évolution lente, la rhizarthrose touche plus volontiers la femme après la ménopause (on estime qu’environ 20 % d’entre elles sont touchées). Les signes cliniques sont la douleur de la base du pouce, spontanément mais surtout lors des gestes de la vie quotidienne (la saisie sur ordinateur, l’écriture, les gestes de serrage, etc.). Avec le temps, on assiste à une diminution des douleurs au fur et à mesure que l’articulation s’enraidit. Le pouce se déforme en Z ou en H, ce qui perturbe les fonctions motrices, sensitives et gnosiques.
L’articulation de la base du pouce est petite par la taille, mais sa vocation fonctionnelle en fait l’une des plus importantes de la main et du poignet. L’instabilité de cette articulation entraîne une perte de fonction du pouce.
Le traitement repose sur le port d’une attelle nocturne au long cours, la prise d’antalgiques, d’AINS, voire des injections locales de corticoïdes ou d’acide hyaluronique, dont l’efficacité doit encore être mieux évaluée. Enfin, en cas d’échec, on recourt à la chirurgie : trapézectomie ou, plus rarement, pose d’une prothèse.
Dans les formes sévères chez la personne âgée, la trapézectomie a montré un effet antalgique équivalent aux autres techniques chirurgicales, et elle présente moins de complications post-intervention.
En conclusion, dans les cas de rhizarthrose, on peut dire que :
- la compensation par la main opposée est limitée (latéralité forte, atteinte bilatérale, recul fonctionnel (= tant pis je ne fais plus) ;
- une prise en charge précoce est très importante ;
- elle aboutit à : l’usure articulaire, la réduction de l’interligne, l’érosion du cartilage, l’atrophie musculaire, la présence d’ostéophytes au pourtour responsables de la subluxation du 1er métacarpien, l’association avec un syndrome du canal carpien, la fermeture progressive de la 1re commissure (espace entre le pouce et l’index), la déformation du pouce en Z, l’impression de « pouce luxé ou fracturé ».
L’arthrose de la main et des doigts
Au-delà des fonctions de préhension et de manipulation d’objets, la main a également un rôle esthétique très important et une fonction de communication aussi importante que la parole. La main est parée d’ornements dans quasiment toutes les civilisations. L’atteinte arthrosique de la main déforme les doigts et anéantit toute volonté d’esthétisme à tel point que les femmes consultent pour savoir si une solution existe pour lutter contre la déformation des doigts, alors qu’elles se font plus facilement à la douleur, l’attribuant à tort à un fait héréditaire inéluctable. Les handicaps et les incapacités de la main et des doigts ont des conséquences psychiques sur les patients.
L’efficacité opérationnelle de la main est assurée par la stabilité du poignet, faute de quoi les capacités fonctionnelles de la main sont réduites à néant.
On estime que l’arthrose digitale touche 60 % de la population de plus de 65 ans. Le patient type est une femme de plus de 50 ans. Les localisations les plus fréquentes sont les articulations inter-phalangiennes des doigts et les articulations à la base du pouce (rhizarthrose).
L’arthrose des doigts conduit à des déformations caractéristiques :
- Les nodosités d’Heberden : elles se forment lors de l’atteinte de l’articulation interphalangienne distale. Cette déformation est très fréquente mais en général peu invalidante. L’évolution se fait en général sur dix ans, puis la douleur cesse. En revanche, les poussées inflammatoires peuvent être extrêmement douloureuses.
- Les nodosités de Bouchard : elles se forment lors de l’atteinte de l’articulation interphalangienne proximale. Cette déformation est plus rare et signe une atteinte diffuse de l’arthrose dans l’organisme.
- Les déformations du pouce causées par la rhizarthrose : celle-ci évolue indépendamment de l’arthrose des doigts et entraîne une déformation appelée « pouce en Z ».
Bien que très fréquente, l’arthrose digitale est rarement rencontrée en cabinet de kinésithérapie. En effet, rares sont les médecins prescripteurs qui envoient leurs patients atteints d’arthrose de la main et des doigts en kinésithérapie.
Nous pensons que c’est une erreur car le travail de la main est d’une extrême richesse. Il y a beaucoup d’articulations, beaucoup de muscles à travailler et la kinésithérapie est le traitement de fond de l’arthrose.