TRAITEMENT DE LA TENDINITE DE LA HANCHE
La tendinopathie du muscle long adducteur
C’est le muscle dont le tendon est le plus saillant à la partie antérieure et médiale de la cuisse. La douleur est ressentie dans l’aine et dans la région pubienne.
Au début de la pathologie la douleur est localisée uniquement à la partie médiale de la cuisse et n’est ressentie qu’après un moment d’activité et à tendance à s’estomper une fois que le corps est bien échauffer. Puis au fur et à mesure la douleur augmente en intensité, s’installe et irradie volontier dans le milieu de la cuisses et la région pubienne obligeant alors le sportif à stopper son activité de plus en plus précocement. La douleur devient permanente et peut même se manifester pour des activités de la vie quotidienne comme par exemple la marche, la conduite automobile.
L’examen clinique retrouve la classique triade douloureuse : douleur à la palpation de la branche pubienne, à la palpation du tendon du long adducteur, douleur à la contraction résistée des adducteurs et douleur à la mise en tension passive du muscle lors d’un étirement.
L’échographie retrouve des infiltrations d’eau intra tendineuse responsable de l’oedème intra tendineux, des remaniements du tissu tendineux et des ruptures tendineuses associées à un épaississement global du tendon.
Le traitement médical associe des anti inflammatoires non stéroïdiens par voie orale, associés ou non avec des infiltrations locales de corticostéroïdes. Il faut savoir doser le repos relatif car un repos total entraînera une amyotrophie et une fragilisation du tendon par manque de contraintes en traction. A l’opposé, un manque de repos conduira à une aggravation des lésions allant parfois jusqu’à la rupture tendineuse.
La rééducation doit être correctement dosée et adaptée. Elle consistera à :
- massage de la cuisse et des muscles adducteurs pour décontracturer l’ensemble de la loge médiale de la cuisse
- MTP sur l’insertion tendineuse pour décoller les plans de glissements des tissus adhérents à cause de l’inflammation
- étirements de l’ensemble des muscles de la cuisse et levées de tension
physiothérapie locale : ondes de choc radiales, ondes de choc focales, ultrasons pulsés, laser CO2, cryothérapie. - contractions musculaires excentriques dans le but de renforcer les muscles mais aussi et surtout de réaligner les fibres de collagène au sein du tendon
La reprise sportive doit impérativement être supervisé par le kinésithérapeute afin de doser les charges d’entraînement, la vitesse, et les intensités.
Tendinopathie du muscle moyen glutéal (anciennement tendinite du moyen fessier)
Le muscle moyen glutéal est tendu entre l’aile iliaque sur sa face externe jusqu’au grand trochanter à sa partie supérieure et latérale. Il englobe le massif trochantérien par une fine lame aponévrotique.
Le diagnostic de tendinopathie du moyen fessier est controversée malgré les IRM qui confirment l’existence des lésions. Les femmes sont plus atteintes que les hommes.
La pathologie se développe au cours des activités sportives et lors des microtraumatismes répétés.
L’examen clinique retrouve une douleur à la face latérale de la hanche en regard du grand trochanter. La palpation retrouve cette douleur exquise ressentie par le patient. La mise en tension passive du muscle par l’étirement du moyen fessier retrouve cette douleur. La contraction isométrique du muscle déclenche également les douleurs. Le reste de l’examen clinique sert à dépister l’association fréquente avec un syndrome de la charnière lombo-sacrée.
Les examens complémentaires demandés sont les radiographies simples avec des incidences de face et de profil, l’échographie et l’IRM.
Les radiographies font apparaître les remaniements des bords du trochanter et des calcifications intra tendineuse. Les radiographies sont très importantes par la négativité des signes pour éliminer une pathologie articulaire ou osseuse de l’articulation coxo-fémorale.
Le diagnostic de tendinopathie repose sur l’échographie ou sur l’IRM en cas de difficultés techniques.
Le traitement médical consiste à l’antalgie qui peut être obtenue de différentes façons : anti inflammatoires non stéroïdiens, antalgiques de palier 1, repos relatif et kinésithérapie.
La kinésithérapie consiste en :
- massages de l’ensemble des muscles de la cuisses et des muscles fessiers depuis les insertions sur la crête iliaque, jusqu’au massif trochantérien
- MTP des insertions trochantériennes
physiothérapie : cryothérapie, ultrasons pulsés, laser, ondes de choc radiales et ondes de choc focales, électrothérapie antalgique - renforcement musculaire excentrique pour réaligner les fibres de collagène et renforcer les muscles déficitaires
- réadaptation sportive et correction des troubles liés au matériel ou au chaussures
Signalons également la tendinopathie du tendon proximal du muscle droit fémoral qui peut présenter des lésions tendineuses à son attache supérieur sur l’épine iliaque antéro-inférieur (EIAI). Le diagnostic repose sur l’absence de signes radiographiques et sur l’échographie qui montre l’oedème intra tendineux, des remaniements des fibres de collagène et des fissures tendineuses.
Les principes du traitement restent les mêmes.